MÉMOIRE DE LA BC ASSOCIATION
OF INSTITUTES AND UNIVERSITIES

Sommaire

La BC Association of Institutes and Universities (BCAIU) représente huit instituts et universités : British Columbia Institute of Technology, Capilano University, Emily Carr University of Art and Design, Justice Institute of British Columbia, Kwantlen Polytechnic University, Nicola Valley Institute of Technology, University of the Fraser Valley et Vancouver Island University. Les établissements qui font partie de la BCAIU ont pour valeur commune de travailler ensemble et elles sont des catalyseurs de prospérité qui répondent aux besoins de leurs collectivités et tissent des liens solides avec les gouvernements, le secteur des entreprises et celui de l’industrie.  

Ces liens ont permis à nos établissements de connaître directement les défis économiques relevés par le Comité permanent des finances en invitant la population canadienne à faire connaître ses priorités pour le budget fédéral de 2012. Le mémoire de la BCAIU est axé sur la présentation de recommandations relatives à deux des quatre grandes questions posées par le Comité : comment assurer une reprise économique soutenue au Canada et comment créer des emplois durables et de qualité. Voici nos deux recommandations :

1.    Investir pour accroître les compétences et l'éducation des Autochtones du Canada pour leur permettre de participer entièrement à l'économie et à la reprise économique soutenue;

2.    Consacrer une proportion croissante de l’investissement fédéral dans la recherche et le développement sur une base concurrentielle au genre d'initiatives de recherche appliquée et d'innovation qui vont créer des emplois durables et de qualité.

Le rôle essentiel des Autochtones du Canada dans la reprise économique soutenue

La reprise économique soutenue exige que le Canada dispose d’une population active qui répond à la fois à ses besoins qualitatifs et quantitatifs de travailleurs qualifiés et expérimentés. Le rapport des Perspectives du marché du travail 2010-2020 publié par la province de la Colombie-Britannique en juillet 2011 prévoit que 78 % des nouvelles possibilités d’emploi vont exiger un diplôme d’études post-secondaires ou universitaires. Les retraites ou la création de nouveaux postes devraient offrir plus d’un million de nouvelles possibilités d’emploi en Colombie-Britannique d’ici 2020, dont seulement environ le tiers sera comblé par les nouveaux immigrants. Les tendances sont semblables dans les autres parties du pays.

La reprise économique du Canada sera donc ancrée dans notre capacité d’éduquer et de former les citoyens d’aujourd’hui et, même si nos nombreux instituts, universités et collèges sont excellents, nous devons améliorer nos résultats en ce qui concerne les Autochtones du Canada. L’écart entre le niveau d’instruction des étudiants autochtones et celui des étudiants non autochtones est important. Les statistiques de la Colombie-Britannique révèlent le profil scolaire suivant des Autochtones de 25 à 64 ans selon le Recensement de 2006.

 

Autochtones qui vivent dans les réserves

Autochtones qui vivent à l’extérieur des réserves

Personnes non autochtones

Pourcentage de la population ayant obtenu au moins un diplôme d'études secondaires

57 %

73,8 %

88,4 %

Pourcentage de la population ayant terminé des études post-secondaires

37,1 %

47,8 %

62,5 %

Pour former la proportion de 78 % de diplômés post-secondaires dont l'économie aura besoin, la Colombie-Britannique doit continuer d'améliorer les taux de réussite des non-autochtones, mais il est encore plus urgent d'accroître d’environ les deux tiers l'éducation post-secondaire des Autochtones qui vivent à l'extérieur des réserves et de plus que doubler les taux de réussite des Autochtones qui vivent dans les réserves. Comme la Colombie-Britannique compte la deuxième population provinciale la plus importante d’Autochtones et le nombre le plus élevé de bandes des Premières Nations du Canada, il est particulièrement important pour la province d’améliorer l’éducation et la formation des Autochtones, un défi que les établissements qui font partie de la BCIAU sont bien placés pour relever.  

À titre d’établissement post-secondaire public autochtone de la Colombie-Britannique, le Nicola Valley Institute of Technology (NVIT) est exceptionnellement bien placé pour travailler en partenariat avec les communautés des Premières Nations à relever leurs défis en éducation. Le NVIT accueille actuellement des étudiants des deux tiers des communautés des Premières Nations de la province. Il a un Conseil d’administration des Premières Nations, 83 % de ses étudiants sont Autochtones et 65 de ses employés le sont aussi. Le NVIT est reconnu pour l’efficacité de ses partenariats communautaires et a des antécédents avérés de collaboration fructueuse avec les instituts post-secondaires privés autochtones de la province et du Canada.

Par l’entremise des liens locaux qu'elles entretiennent, des programmes qu’elles offrent et des  priorités institutionnelles, les sept autres établissements membres de la BCIAU participent activement eux aussi au cheminement des communautés et des étudiants autochtones. Nos établissements offrent une vaste gamme de programmes menant à des diplômes et des certificats de premier cycle et d'études supérieures dans des domaines comme la formation de base des adultes, les métiers, la technologie, les sciences de la santé, les arts, le design, la justice et la sécurité publique. Les programmes sont conçus pour répondre aux besoins des employeurs et de l'économie.

Le gouvernement du Canada et l’Assemblée des Premières Nations ont fait un bon pas en avant avec le Plan d'action conjoint Canada – Premières nations et le budget de 2011 déposé le 6 juin, démontrant un engagement important envers l’élargissement des programmes de formation de base des adultes pour les apprenants autochtones. Les établissements membres de la BCAIU travaillent ensemble pour assurer que les étudiants autochtones qui réussissent les programmes de formation de base des adultes aient des possibilités claires de poursuivre leur éducation par l’entremise d’un large éventail de programmes. Solidement engagée envers les partenariats, la BCAIU est en mesure d’offrir des programmes aux apprenants autochtones dans toutes les parties de la Colombie-Britannique et a hâte de partager son savoir‑faire avec les établissements du Canada pour répondre à ce besoin crucial pour les Autochtones et l’économie.

Recommandation :

Investir pour accroître les compétences et l'éducation des Autochtones du Canada afin de leur permettre de participer entièrement à l'économie et à la reprise économique soutenue.

L’innovation et la recherche appliquée pour créer des emplois durables et de qualité.

Le Canada dispose d’un grand éventail d’instituts, d’universités et de collèges qui forment un système d’éducation post-secondaire reconnu dans le monde pour sa qualité. Dans une économie du savoir, cela devient un atout aussi important que nos abondantes ressources culturelles. Mais comme l’histoire de l’humanité le démontre clairement, le savoir et l'innovation sont différents des ressources naturelles, en ce sens qu'ils ne sont pas enracinés dans un lieu physique spécifique, et qu'on peut les entretenir et les développer partout. De nombreux rapports mettent en valeur la nécessité pour le Canada d'accroître l'innovation et la recherche, et le gouvernement du Canada a pris beaucoup de mesures positives à cet égard. Toutefois, la BCIAU croit qu’il faut envisager des démarches plus efficaces pour lier les investissements en sciences et en technologie à la création d’emplois durables et de qualité.

La BCIAU veut travailler avec le gouvernement du Canada, la province de la Colombie-Britannique et les partenaires des secteurs des entreprises et de l’industrie pour renforcer les capacités en innovation et en recherche appliquée pour les trois raisons suivantes :

1.    Pour rendre l’industrie canadienne et ses travailleurs plus compétitifs et productifs afin de relever les défis de l’économie mondiale du savoir;

2.    Pour permettre au Canada de mettre à profit les avantages de l'un des systèmes, au monde, d’établissements post-secondaires les plus exhaustifs et réceptifs aux régions, afin de développer une économie du 21e siècle flexible et diversifiée;

3.    Pour que nous puissions favoriser la création de nouveaux emplois et d’entreprises et rendre les entreprises plus efficientes et efficaces afin de permettre aux  Canadiens de continuer de profiter d’une prospérité et d’une qualité de vie élevée.

Une stratégie d'innovation et de recherche appliquée doit être complémentaire aux secteurs économiques clés où les gouvernements cherchent à renforcer les capacités. Nous voyons donc se développer en Colombie-Britannique une stratégie concentrée sur des secteurs comme la foresterie, l’extraction minière, le tourisme, l’énergie propre, les ports et l’agriculture, mais qui offre aussi le soutien bien nécessaire aux nouvelles technologies émergentes, à l'animation, au film et aux médias numériques. Les huit membres de la BCIAU ont des forces et mènent des relations suivies avec les entreprises de tous ces secteurs.

L’un des défis pour les gouvernements qui investissent dans de nombreuses initiatives de recherche est qu’il peut falloir des années avant d'obtenir des résultats ou des incidences économiques tangibles. Forts d'une échelle d’activité plus petite et d’une démarche plus concentrée, nos établissements sont déterminés à produire des incidences économiques démontrables pour que le gouvernement puisse voir un rendement clairement rentable de ses investissements dans un délai raisonnable.

Notre but en ce qui a trait à l’innovation et à la recherche appliquée n’est pas de construire de grandes agences de recherche susceptibles d’être bureaucratiques et de perdre l’application pratique de vue, mais plutôt de lier nos objectifs directement à ceux des gouvernements et des industries. Nous proposons un budget de financement annuel modeste concentré sur les priorités économiques et attribué par processus concurrentiel. 

Le processus d’examen de la démarche concurrentielle devrait inclure des mesures d'imputabilité assurant que les contribuables bénéficient de la meilleure rentabilité possible de leurs investissements. Par exemple, nous estimons que la mesure de la réussite ne devrait pas être le nombre de citations qu’un établissement se mérite dans les publications évaluées par les pairs.  Au lieu, nous proposons de fonctionner avec des critères d’imputabilité comme le nombre de nouveaux emplois créés dans une collectivité, la quantité de financement additionnel dégagé des autres partenaires ou l’argent qu’une petite entreprise a épargné grâce à l’innovation qui a engendré plus d’efficience. 

L’économie canadienne a une solide fondation de petites entreprises et la Colombie-Britannique en particulier a une économie orientée sur les petites entreprises. Les établissements membres de la BCIAU apprennent de nos nombreuses petites entreprises partenaires à adopter une démarche plus basée sur les résultats et l’efficacité de la recherche. Nos établissements comprennent qu'ils ne peuvent pas être experts dans tous les domaines et qu'une collaboration efficace sera un facteur important pour obtenir des résultats fructueux. Notre répartition géographique et le fait que la province ne soit pas trop grande et intimidante pour les petites entreprises nous font croire que nos établissements ont un avantage en travaillant avec les petites entreprises et en les aidant à être plus productives.

La BCIAU serait heureuse de fournir au Comité permanent des finances des exemples et des détails d’initiatives de recherche appliquée qui sont en cours ou possibles avec de l’investissement additionnel et a hâte de travailler avec vous pour édifier un Canada encore meilleur.

Recommandation :

Consacrer une proportion croissante de l’investissement fédéral dans la recherche et le développement sur une base concurrentielle au genre d'initiatives de recherche appliquée et d'innovation qui vont créer des emplois durables et de qualité.